La françafrique a encore de beaux jours devant elle au Gabon. Et ce n’est pas l’arrivée du jeune président français Emmanuel Macron qui y changera pour quelque chose. En froid depuis de longs mois avec les autorités gabonaises depuis l’arrivée d’un port concurrent au sien, le géant français Bolloré a finalement obtenu par un coup de baguette magique la gestion du port concurrent à celui qu’il gérait déjà dans la capitale gabonaise.
Depuis juin 2017, il y avait à Libreville deux ports à marchandises qui se livraient une guerre des prix sans merci. L’un détenu historiquement par le groupe français Bolloré, l’autre par le groupe indien Olam. L’arrivée de ce second port inauguré samedi dernier, avait jeté un froid sur les relations entre l’entreprise française et l’Etat gabonais. Laquelle menaçait même de poursuivre le Gabon devant les juridictions françaises pour non respect du monopole de 20 ans conclu en 2007 entre les deux parties.
Comme par magie, alors que Bolloré n’avait aucunement investi dans la construction de ce nouveau port baptisé « New Owendo international port », le groupe français en assurera quand même la partie la plus importante de ce nouveau joyau portuaire : la gestion des conteneurs. Une hérésie quand on sait que le groupe indien grâce à un partenariat public-privé avec l’Etat gabonais avait couvert avec un partenaire financier, les dépenses liées à la construction de la nouvelle entité commerciale.
Il faut y voir dans ce revirement économique qui défie l’entendement commercial la main noire et/ou blanche de la très chère françafrique avec laquelle Ali Bongo a maille à partir. En effet, le groupe français a usé de tout son poids pour ramener Libreville à la raison. Des négociations nocturnes ont été nouées début octobre entre le fautif de cette situation Ali Bongo et la famille Bolloré. Comme de grands françafricains rompus à la tache, les deux négociants ont ainsi accordé en douce leurs violons.
Dans cette affaire sordide, c’est l’indien Olam qui se voit floué, réduit à jouer les seconds rôles dans une infrastructure portuaire qu’il a pourtant financé de fonds en comble. A moins bien entendu qu’un dédommagement financier et en nature n’ait été trouvé là aussi en douce. Un cinglant message envoyé eux investisseurs étrangers que le Gabon tente de séduire mais dont l’aventure en terre gabonaise se heurtera toujours à la main invisible de la françafrique qui règne toujours aussi brillamment sur l’économie gabonaise.
Bolloré grand gagnant de la manœuvre se voit désormais confier la gestion non plus d’un port au Gabon mais de deux ! Tout ceci sans avoir débourser le moindre franc ! Merci qui ? Merci la françafrique !