Énième gifle diplomatique pour Ali Bongo et ses partisans qui avaient fait le voyage de Libreville pour organiser à Paris une marche d’adoration pour leur champion contesté. Ce samedi après-midi, alors qu’ils voulaient défier ceux de l’opposition qui sont à leur 42e semaine consécutive de protestation contre son « hold-up » électoral, les visiteurs venus du Gabon qui étaient à peine une dizaine ont été sommé de quitter le parvis des droits de l’Homme.
Parmi les têtes de ce cortège pro-Bongo figuraient la blogueuse Anne-Marie Dworaczek Bendome, le « général » du mapane Gael Koumba Ayouné ou encore le secrétaire général adjoint de l’Union des jeunes du parti démocratique gabonais. Un refus de manifester que la police est venu faire respecter pour éviter tout débordement avec les manifestations de l’opposition dont le Trocadéro est depuis leur nouvelle demeure.
Une victoire de plus pour la diaspora gabonaise qui multiplie les actions-défaites contre Ali Bongo de part le monde. Après les Etats-Unis la semaine dernière, Ali Bongo reçoit à nouveau une cinglant camouflet, lui qui comptait faire pâlir son rival Jean Ping d’une mobilisation monstre qui n’aura finalement pas eu lieu. Un revers de plus pour un président toujours contesté par sa population et qui doit recevoir la semaine les enquêteurs de la CPI à propos des répressions policières qu’il aurait orchestré aux lendemains des contestations de sa victoire à Libreville et à l’intérieur du pays.
Pour beaucoup, cette éviction de ses partisans à Paris est le signe que le vent a tourné contre lui après les violences d’août et de septembre 2016 où plusieurs familles gabonaises ont été endeuillées par la perte des leurs dont les corps n’ont jamais été retrouvés. Et où depuis, aucune enquête gabonaise n’a été ouverte pour faire la lumière sur ces disparitions et l’attaque par l’armée du QG de campagne de Jean Ping dans la nuit du 31 août. Cette attaque militaire aurait fait plus de 50 morts, tous des civils tués par les élements de la Garde républicaine aux ordres d’Ali Bongo.