Scène inhabituelle ce vendredi 3 octobre à Libreville : l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA) a réduit en poussière — ou plutôt en déchets — exactement 1 451,34 kg de fromage importé de France. Une montagne de camemberts, bries et autres pâtes laitières a fini sa course, non pas dans les assiettes des gourmets, mais dans les bennes à ordures.
Le crime de lèse-gastronomie a une justification sanitaire : une suspicion de contamination par la bactérie Listeria monocytogenes, connue pour provoquer de sérieuses infections. Un invité dont personne ne veut à son apéritif.
« Mieux vaut détruire que laisser circuler », souffle un agent, casque sur la tête, en surveillant les opérations. Une image qui ferait frémir tout amateur de plateau de fromages, mais qui rassure les autorités sur la sécurité des consommateurs.
Derrière cette décision radicale se cache la volonté affichée de l’AGASA de durcir la surveillance des produits importés. La scène, quasi surréaliste, aura au moins rappelé que le fromage, symbole de convivialité, peut parfois se transformer en véritable bombe sanitaire.
Moralité : à Libreville, ce n’est pas la guerre du camembert contre le roquefort, mais bien la guerre contre la Listeria qui se joue… et les gourmands devront patienter avant de retrouver leurs saveurs venues de France.