Gabon, ce pays qui veut briller à la CAN 2025 sans championnat national

Jamal Bissielou 3 Min Read
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À quelques mois de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025, à laquelle le Gabon est déjà qualifié, le sélectionneur Thierry Mouyouma a tiré vendredi 3 octobre la sonnette d’alarme : comment préparer une équipe compétitive sans championnat national actif ?

Selon lui, l’arrêt prolongé du championnat ne met pas seulement en péril les clubs, il fragilise aussi directement l’équipe nationale, privée de vivier local. « La suspension prolongée d’une compétition locale nous oblige à nous tourner principalement vers les joueurs évoluant à l’étranger pour maintenir un certain niveau de performance », a-t-il expliqué.

Or, le sélectionneur estime qu’il est désormais risqué de compter uniquement sur les expatriés. « On ne peut plus se baser uniquement sur nos joueurs à l’étranger, car les imprévus, comme des blessures, peuvent survenir à tout moment », a-t-il averti.

Un paradoxe gabonais

Le Gabon veut briller sur la scène continentale, mais doit le faire sans véritable base domestique. Une situation paradoxale qui pèse sur la préparation des Panthères, contraintes de viser haut avec des fondations fragiles.

Alors que la CAN approche à grands pas et que les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 s’annoncent exigeants, cette absence de compétition interne prive l’équipe d’un réservoir dynamique de joueurs prêts physiquement et tactiquement.

Quand d’autres nations réussissent malgré tout

L’exemple gabonais n’est pas totalement isolé. Certaines sélections africaines ont déjà brillé avec un championnat faible ou instable. Les Comores, par exemple, ont réussi une qualification historique pour la CAN 2021 alors que leur championnat local est quasi inexistant, en s’appuyant sur une diaspora performante en France.

De même, la Guinée équatoriale a plusieurs fois surpris lors des CAN grâce à des naturalisations et au recours à des expatriés, malgré un football domestique peu développé.

Mais ces cas reposent sur des stratégies assumées : miser massivement sur l’extérieur. Le Gabon, lui, n’a ni la profondeur de diaspora des Comores ni les moyens financiers de la Guinée équatoriale pour compenser.

Une course contre la montre

Pour Thierry Mouyouma, l’enjeu est clair : sans reprise du championnat, les Panthères risquent d’aborder la CAN avec un déficit de préparation face à des adversaires mieux structurés. L’équation est simple mais implacable : le Gabon veut rivaliser avec les meilleurs, mais son football local, colonne vertébrale de toute sélection nationale, est à l’arrêt.

Reste à savoir si, dans les prochaines semaines, les autorités sportives gabonaises parviendront à relancer la machine. Car sur le terrain, la CAN 2025 ne pardonnera pas les improvisations.

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