Le coup est à classer dans le plus extraordinaire fric- frac du second septennat d’Ali Bongo. Il ne s’agit pas d’une fiction ni d’un montage comme ce fut le cas pour les caisses d’armes découvertes sur l’île Nendje en 2015. Cette fois, on a effectivement volé une bonne quantité d’armes dans une garnison de la capitale gabonaise dont nous taisons volontairement le nom du corps.
La situation socioéconomique que connaît le Gabon depuis l’arrivée au pouvoir, par deux coups d’Etat électoraux successifs, d’Ali Bongo est devenue si intenable que même dans nos forces de sécurité et de défense, certains courageux ont décidé de passer à l’action, plutôt que de se contenter de simples quintes de toux.
Il faut avouer que l’émoi qui étreint le pouvoir émergent dans sa panique immodérée à la suite de ce vol d’armes, n’a pas fini de mettre les méninges des limiers des services spéciaux à rude épreuve. D’autant qu’ils ont été instruits de retrouver la trace des preux soldats qui se sont permis de voler des armes avec autant de facilité. Selon nos informations, la chasse ouverte contre eux a abouti à l’arrestation de certains d’entre eux, et à la récupération de quelques armes. Quant aux autres, ils courent toujours, munis de leur butin qu’ils gardent secrètement.
Depuis la survenue de ce fric-frac, des interrogatoires musclés sont à l’ordre du jour dans les différentes garnisons, histoire de vérifier s’il n’existe pas des complicités entre les acteurs et leurs autres frères d’armes. Les soldats appréhendés, qui ont livré leur version des faits, sont-ils allés plus loin en explicitant le projet conçu avant le vol de ces armes ? Seront-ils contraints de porter un doigt accusateur sur Jean Ping, le président élu, comme étant le commanditaire du vol d’armes destinés à perpétrer un coup d’Etat ? Rien n’est moins sûr.
Au vu de l’entêtement de l’homme d’Omboué qui revendique sa victoire volée, aidé en ce sens par une frange de la population et d’hommes politiques de l’opposition, il est permis de croire que le pouvoir émergent serait prêt à pactiser avec Satan pour faire taire à jamais Jean Ping, l’homme qui l’empêche de bien gouverner. A cet égard, toutes les opportunités sont bonnes à saisir pour salir, un peu plus, l’image du président élu, qui n’est pourtant pas abonné à la guerre et aux coups d’Etat. Son passage à la tête de la Commission de l’UA l’atteste sans conteste.
Le côté secret de cette affaire née au sein d’une garnison militaire commande que le pouvoir émergent se donne les moyens pour venir à bout des militaires en fuite et récupérer toutes les armes. Depuis l’annonce de cette délicate nouvelle, la panique est réelle. Le sommeil difficile, dans le camp du pouvoir émergent. Avec des armes en divagation, aux mains des dangereux soldats décidés à mettre de l’animation dans la cité à travers le bruit de leur crépitement, comment ne pas s’agiter outre mesure et perdre le sommeil pour mettre fin à leur projet funeste? Affaire à suivre.
Source : La Une