Sommé d’écourter son séjour au Maroc en raison de l’arrivée d’Emmanuel Macron qui ne voulait surtout pas le voir dans le pays arabe, Ali Bongo rentré mardi dans la clandestinité la plus totale, se remet peu à peu de ses turpitudes internationales. C’est donc en musulman et « président » du Gabon qu’il a reçu mercredi le cardinal de Centrafrique Dieudonné Nzapalainga et archevêque de Bangui.
Fidèle à ses habitudes, Ali Bongo a reçu l’émissaire catholique vêtu d’apparats de musulman, bien que le Gabon soit un pays laïque et à 90% catholique. Outre Dieudonné Nzapalainga, cette audience voyait la présence d’un éternel habitué du palais du Bord de mer et d’Ali Bongo en la personne de monseigneur Basile Mvé Engone, archevêque de Libreville toujours pas élevé au grade de cardinal par l’Eglise catholique.
Même si rien n’a filtré de leurs échanges, nul doute que la crise post-électorale qui perdure dans le pays depuis la réélection controversée d’Ali Bongo en août 2016 et les violences perpétrées par le pouvoir aient été au menu de cet entretien. Rappelons que Dieudonné Nzapalainga avait rencontré avant Ali Bongo, son adversaire Jean Ping qui continue de réclamer sa victoire volée par le régime demi-centenaire des Bongo.