Qui a dit que les meilleures décisions ne se prenaient pas à l’abri, sous l’oreiller ?C’est ce que révèle hier, la très bien introduite Lettre du continent. Alors que Bruno Ben Moubamba vantait à l’envi sa 3e place et ses maigres 0,59% à la présidentielle controversée d’août dernier comme mobile de son entrée à un gouvernement d’Ali Bongo, nos confères citent plutôt les liens étroits qu’entretient depuis quelques mois l’épouse de Moubamba d’avec celle d’Ali Bongo.
Ancien opposant radical qui se revendique toujours des grands leaders qu’étaient André Mba Obame ou Pierre Mamboundou, Bruno Ben Moubamba avait surpris tout le monde en s’alignant derrière son ennemi juré d’hier : Ali Bongo. Cette entrée au gouvernent avait plutôt arrangé la santé financière de l’opposant désormais modéré qui n’avait réussi jusque là qu’à se hisser comme conseiller municipal d’une ville reculée du Gabon. Avec son nouveau salaire de Vice-Premier ministre, Ben Moubamba a pu enfin créer son propre parti et s’acheter des fidèles pour l’animer.
Selon nos confrères, outre les quelques 2.010 voix qu’il aura réussi à glaner lors de la présidentielle (grâce aussi aux résultats controversés du Haut-Ogooué) devant un collège électoral qui comptait plus de 350.000 électeurs, Bruno Ben Moubamba aurait bénéficié des bonnes grâces de Sylvia Valentin-Bongo, l’épouse actuel du président gabonais. Ce serait donc le rapprochement des deux épouses françaises de nos deux protagonistes ennemis jusqu’à un passé récent, qui aurait permis de conclure leur deal de gouvernement.
Il aura fait encore plus la joie d’Ali Bongo quand l’opposant s’était notamment refusé à soutenir le candidat unique de l’opposition, Jean Ping, choisi par cette famille politique lors de la présidentielle qui continue de diviser la classe politique gabonaise. On comprend mieux pourquoi Ben Moubamba est présent à toutes les sorties de la Première Dame d’Ali Bongo. Un retour honnête d’ascenseur social.