L’on connait un peu mieux les dessous de l’obtention par Ali Bongo du prix Theodore Roosevelt à New York lundi des mains de la Wildlife Conservation Society (WCS). Le président gabonais dont le régime est visé par une enquête préliminaire de la Cour pénale internationale (CPI), voulait capitaliser son séjour américain de cette semaine. Pour ce faire, il aurait déboursé 3,5 millions de dollars via des lobbyistes pour s’offrir ce prix sur le leadership dans le milieu de l’environnement.
Alors que le Gabon est en proie à d’énormes difficultés de trésorerie, Ali Bongo a donc préféré verser la coquette somme équivalente à 2,042 milliards de FCFA à des intermédiaires de l’ONG américaine WCS. Parmi les personnalités à la manœuvre, l’on cite le chef de cabinet privé d’Ali Bongo Arsène Emvahou qui aurait réalisé cette transaction par le biais d’une entreprise offshore basée au Delaware.
Rappelons qu’Ali Bongo était en compétition avec la Fondation Tiffany & Co pour ce prix Theodore Roosevelt. Mais au finish, c’est l’argent du contribuable gabonais qui aurait fait la différence. De l’argent que le Gabon ne cesse d’emprunter et que son président contesté par sa population continue allègrement de dépenser pour des prix honorifiques qui ne servent à rien si ce n’est à tenter redorer l’image et l’ego écornés d’un président controversé.
Le prix « Theodore Roosevelt Award for Conservation Leadership » créé en 1885 récompense l’engagement et les décisions fortes en faveur de la conservation des espèces et des espaces naturels. Pour justifier de l’obtention de ce prix, l’équipe présidentielle avait annoncé la veille la création d’un réseau de 20 aires aquatiques au Gabon. Hasard, vous avez dit hasard ?