Dans un live Facebook intitulé « Mon analyse globale des élections législatives et locales du 27/09/2025 : on va se dire les vérités », l’activiste et homme politique gabonais accuse l’UDB et le PDG d’avoir manipulé le scrutin à leur avantage.
Un scrutin contesté dès les premières heures
Les élections législatives et locales du 27 septembre 2025 devaient marquer un tournant pour la démocratie gabonaise. Annoncées comme le symbole d’un retour à la normalité institutionnelle après la transition, elles ont finalement ouvert la voie à une nouvelle controverse.
Sur les réseaux sociaux, le live Facebook de Messir-Wilfried N’nah Ndong a suscité de vives réactions. L’activiste y dénonce de graves irrégularités dans le déroulement du scrutin. « Je peux dire, sans exagérer, qu’il s’agit sans doute des élections législatives et locales les plus mal organisées de toute l’histoire du Gabon. Jamais on n’avait atteint un tel niveau de médiocrité. »
Selon lui, la gestion des opérations électorales a été marquée par un désordre généralisé, une logistique défaillante et des pratiques frauduleuses à grande échelle.
Des accusations directes contre l’UDB et le PDG
L’activiste et candidat malheureux ne cache pas sa colère envers les partis UDB et PDG, qu’il accuse d’avoir bénéficié d’un appareil électoral et financier déséquilibré.« Jamais je n’ai vu une organisation aussi chaotique, ni un tel degré de fraude. Et quand je parle de fraude, je pense en particulier à l’UDB. »
Dans son analyse, il insiste sur le caractère inégalitaire du processus électoral, estimant que seules les formations proches du pouvoir ont eu accès aux moyens publics nécessaires à une campagne efficace. « Seuls deux partis, le PDG et l’UDB, ont bénéficié de financements publics pour leurs campagnes, pendant que les autres devaient se débrouiller seuls. »
Une coalition au pouvoir menacée par ses propres contradictions
Messir-Wilfried N’nah Ndong met également en garde contre la fragilité politique de l’alliance entre l’UDB et le PDG. Selon lui, cette coalition, qu’il juge artificielle, porte en elle les germes de futures tensions. « Ne vous réjouissez pas, vous de l’UDB et du PDG : votre alliance est vouée à mal finir. Cette coalition risque de se terminer dans la violence. »
L’homme politique estime que les arrangements de circonstance, combinés à une absence de sincérité entre partenaires, risquent de créer de nouvelles divisions au sein du pays.
Un constat d’indécence politique
Dans son intervention, l’activiste ne s’en prend pas seulement aux acteurs du scrutin, mais à l’ensemble du système politique gabonais, qu’il juge moralement affaibli et institutionnellement défaillant. « C’est indécent. Nous ne sommes même pas capables de définir des règles et de nous y tenir. Non pas par manque de moyens, mais par manque de volonté et de maturité intellectuelle. »
Pour lui, la crise électorale actuelle dépasse la question du vote : elle traduit une perte de valeurs, un effritement du sens du devoir public et un manque de respect des institutions.
Un appel à la décence et à la loyauté démocratique
En conclusion, Messir-Wilfried N’nah Ndong appelle à un sursaut moral et politique. Il plaide pour une refondation du jeu électoral fondée sur la loyauté et le respect des règles. « Vouloir gagner à tout prix, sans respecter les règles, ce n’est pas construire, c’est détruire. »
Cette phrase, largement relayée sur les réseaux sociaux, résume l’esprit de son message : la démocratie gabonaise ne pourra se reconstruire que sur la base d’une éthique partagée, loin des calculs partisans.
Un débat national en perspective
Les déclarations de l’activiste interviennent alors que plusieurs observateurs nationaux et membres de la société civile évoquent également des dysfonctionnements dans l’organisation du scrutin. Le ministère de l’Intérieur a, pour sa part, salué « le bon déroulement du vote » et promis que « les recours seront examinés conformément à la loi ».
En attendant les résultats officiels complets, le débat reste vif dans la sphère publique. Le live de Messir-Wilfried N’nah Ndong, visionné plusieurs dizaines de milliers de fois, pourrait bien marquer le début d’une nouvelle séquence de contestation politique au Gabon.