Ndendé : quand l’UDB et Mays Mouissi copient à la perfection les pires travers du PDG

Jamal Bissielou
Jamal Bissielou 4 Min Read
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À Ndendé, le vernis du « renouveau » a craqué. Mays Mouissi, ministre de l’Environnement et candidat de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), a franchi une ligne rouge en affrétant plus de 2 000 électeurs convoyés comme du bétail. Oui, 2 000 ! Du jamais vu, même pour le PDG, pourtant champion toutes catégories des combines électorales. Face à Yves Fernand Mamfoumbi, l’enfant du sérail PDG, Mouissi a sorti l’artillerie lourde, mais pas la plus glorieuse.

Des bus et camions bourrés d’électeurs, entassés comme dans une transhumance d’un autre âge. Voilà la « nouvelle politique » qu’on promettait aux Gabonais. « Ce n’est plus de la démocratie, c’est une mascarade », lâche un habitant abasourdi par la scène. À Ndendé, le duel tant attendu s’est transformé en mauvais spectacle, où la sécurité des citoyens a été sacrifiée sur l’autel d’un siège parlementaire.

De la mise en danger au mépris du peuple

À force de vouloir battre le PDG à son propre jeu, l’UDB a sombré dans le ridicule. « Ce n’est plus de la politique, c’est de la mise en danger de la vie d’autrui », tonne un autre électeur en colère. Les images de bus brinquebalants et surchargés resteront comme un symbole de cette campagne : tout sauf du sérieux.

Mays Mouissi, censé incarner une autre voie, s’est comporté en digne héritier des méthodes honnis de l’ancien régime. Son statut de ministre de l’Environnement et de figure du renouveau ne l’a pas empêché de jouer la carte la plus crasse : manipuler, transporter et entasser. « Un Secrétaire général doit être un modèle. À Ndendé, c’était une honte nationale », commente un observateur.

Mays Mouissi, le « bâtisseur » en chef de la déception

À Ndendé, le parti des Bâtisseurs a tout simplement trahi sa promesse de changement. « Si l’UDB veut incarner le renouveau, ce n’est pas avec des convois de misère qu’il faut le chercher », ironise un analyste politique. De quoi donner du grain à moudre au PDG qui, pour une fois, n’a pas eu besoin de salir ses mains : l’UDB l’a fait à sa place.

L’indignation populaire ne faiblit pas. Sur les réseaux sociaux comme dans les causeries de Ndendé, une même question fuse : comment peut-on prétendre changer le système tout en l’imitant jusqu’au ridicule ? En tentant d’imposer un rapport de force à coups de bus, l’UDB a creusé un fossé avec les électeurs qu’elle disait défendre.

Le duel Mouissi–Mamfoumbi viré à la farce

Ce qui devait être une bataille symbolique entre le ministre réformateur et le vétéran du PDG a tourné au fiasco politique. La tentative de Mays Mouissi de forcer les urnes risque bien de se retourner contre lui, donnant à Yves Fernand Mamfoumbi une victoire sur un plateau d’argent.

L’affaire de Ndendé en dit long : le Gabon reste prisonnier des mêmes pratiques qui minent sa vie politique depuis des décennies. Que ce soit sous le PDG ou sous ses nouveaux avatars, les vieilles recettes électorales refont surface, toujours au mépris du peuple. Ici, le changement promis a pris des allures de vieille soupe réchauffée.

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